Son nom évoque l’amour et la passion. Sanam Marvi incarne le chant soufi au féminin et porte l’héritage spirituel de cette voie mystique qui s’exprime à travers la musique et la poésie. Née dans la province du Sindh (Pakistan), Sanam baigne dès l’enfance dans cette tradition, initiée par son père à la poésie et au chant. Pour elle, les mots et le Sama (audition spirituelle) sont essentiels, nourrissant les textes sacrés qu’elle interprète avec une profonde dévotion. Artiste engagée, elle diffuse un message de paix et de tolérance, partageant sa musique sacrée à travers le monde. En nous conviant à un voyage aux multiples saveurs elle évoque pour nous de sa voix puissante qui draine les foules la joie de l’union avec l’être aimé, les séparations, les retrouvailles..., comme dans Hairran hua, ce chef d’œuvre du poète sindhi Sachal Sarmast : « Qui sera témoin de la beauté du bien-aimé, si cette vue te fait défaillir ? Pourquoi parler de le rencontrer un jour, (s’) il faut déjà une éternité pour se rencontrer soi-même ? Ô maître, le coeur qui boit la coupe de l’amour demeure à jamais joyeux et extatique » ...

Il sera difficile de rester insensible quand elle entonnera, d’une voix qui trouve des résonances au fond de chacun de nous, des poèmes comme Tere isq nachaya du maître soufi punjabi Baba Bulleh Shah : « Ton amour me fait danser comme un fou. Ton amour a élu résidence en moi. J’ai rempli la coupe de poison et l’ai bue volontairement. Viens, mon guérisseur, avant que je ne meure. Ton amour me fait danser comme un fou... »

Pierre-Alain Baud