Grand Finale, accueilli pour la deuxième fois en raison de son énorme succès, n’a rien perdu de son acuité, ni de son incroyable énergie. Portée par un quatuor à cordes et des airs yiddish, cette fusion paradoxale entre la vie et la mort produit une série de crépitements corporels et atmosphériques à la puissance orageuse, où on se jette dans une farandole avec l’énergie du désespoir, comme pour repousser encore un instant le moment où l’on va sombrer. Avec ses pas très cadencés et des unissons magnifiquement poétiques, tantôt endiablés tantôt chargés de gravité, la danse devient le symbole d’un vivre-ensemble devenu impossible. Fête macabre d’où surgissent des réminiscences saisissantes des drames qui ont traversé le dernier siècle, évocation d’une culture anéantie, Grand Finale est aussi paradoxalement porté par l’aspiration à la paix et à la rédemption, à la douceur et à l’attention, et comme une promesse d’espoir.