« Djourou, c’est la corde, celle qui me relie aux autres » dit simplement Ballaké Sissoko.
On ne saurait exprimer de manière plus limpide le titre et l’esprit de ce nouveau disque, où la musique du Malien se déploie dans toutes ses dimensions : intime et universelle, singulière et plurielle, en solitaire ou en conversation avec des artistes qui en sont tombés amoureux.
« Ballaké Sissoko c’est une part d’histoire de la musique malienne, c’est un silence puissant, c’est une musique sacrée » témoigne le rappeur Oxmo Puccino, convié sur le nouvel album de celui qu’il considère comme un oncle, Ballaké Sissoko.
A sa manière il est vrai, le joueur de kora fait figure d’ancien, puisqu’il a dans ses cordes plus de quarante années de bons et loyaux services auprès de cette harpe-luth devenue emblématique de toute l’Afrique de l’ouest, la kora. Un amour qu’il a déclaré dès le plus jeune âge, puisque c’est de son propre élan qu’il se mit à jouer sur l’instrument de son père, Djelimady Sissoko. Ce dernier, directeur adjoint du fameux Ensemble Instrumental du Mali, n’a pourtant jamais poussé son premier né dans cette direction. Cependant, il avait certainement remarqué l’attention dont il était capable, puisque Ballaké pouvait longuement l’écouter, à bonne distance, de longues heures durant. Et il confia à son fils la clef de la chambre où reposait sa kora. On ne saurait faire meilleure invitation à un gamin si curieux. Bien vite, l’enfant se fit remarquer par son talent. Mais la vie décida brutalement de le propulser dans l’âge adulte, en le privant de son père.
Thu 3 Jun 2021
7:00 PM
5 € à 20 €