Que ce soit dans les écrans publicitaires du métro ou sur notre propre téléphone, nous rencontrons des glitchs tous les jours. Accidents du numériques, ils viennent habiter nos expériences face à la technologie. En ce sens, le glitch est une interruption : c'est l’exact moment entre une navigation fluide et un plantage complet. Souvent malvenu, il présage que dans quelques instants plus rien ne se passera comme prévu. Pourtant ces dernières années, un courant artistique en a fait son sujet : le glitch art. Ce mouvement artistique qui se distingue par ses palettes d’aberrations chromatiques (esthétisation de l’accident) et ses valeurs contestataires (le droit à l’erreur), rejoue et relance les codes de nos virtualités au sein de chaque nouvelle technologie. S’il réunit aujourd’hui tant d’artistes en Europe et dans le monde c’est que ses artefacts visuels et sonores se sont hissés au rang de symboles. Faisant du glitch art une sténographie, un ensemble de signes adaptés pour parler d’affects numériques.

Kaspar Ravel, artiste numérique résident.e à SU et curateur.ice du Glitch Artists Collective parlera de l’histoire du glitch art, de comment le mouvement s’est déployé en Europe ces dernières années, ainsi que de certaines œuvres phares qui font écho à la présence d’un langage ésotérique du glitch.