09 avr. 2021
Daby Touré
Concert diffusé en direct
Nouvelle Scène, avec Les Trois Baudets, ce sont deux structures qui se rencontrent pour un temps de solidarité partagée en soutien de la création.
Nouvelle Scène, on pose le décor : à la sortie du premier confinement, le Théâtre de la Ville crée une nouvelle scène sous l’arbre, dans les jardins de l’Espace Cardin, en solidarité avec les artistes afin qu’ils puissent s’y produire après cette période si difficile. En septembre 2020, le Théâtre de la Ville et Les Trois Baudets s’associent afin d’y proposer une programmation de concerts (en Grande Salle ou au Studio de l’Espace Cardin en cas d’intempéries). Ne pouvant accueillir à l’époque que très peu de public en salle, en raison des mesures restrictives liées au contexte sanitaire, dès le premier, ces concerts sont filmés et diffusés en direct sur la chaîne Youtube du Théâtre de la Ville, sur sa page Facebook, celle des Trois Baudets et celles des artistes. La rencontre inédite continue depuis. Embarquez, Nouvelle Scène est faite pour vous !
Daby Touré, perpétuel nomade et l’un des plus beaux exemples du métissage détonant qu’est la musique africaine aujourd’hui. À 12 ans, en Mauritanie, où il est né, un copain lui fait écouter, sur un walkman, un album du groupe Police. Choc tellurique avec l’Occident. D’autre secousses suivront : Stevie Wonder, Michael Jackson, Dire Straits… Parallèlement, Daby peaufine son assimilation des mélodies et rythmes pulaar, ouoloff, diolas ou toucouleur. Plus tard, départ pour Paris, dans les « valises » de Hamidou son papa, membre du célèbre groupe sénégalais Toure Kunda, pionnier de la musique africaine moderne.
Une musique nomade. Un album en 2000, « Laddé », avec son cousin Omar sous le nom de Touré-Touré, un beau succès. Puis, un premier opus solo intitulé « Diam », en 2003 ; il enthousiasme Peter Gabriel qui le sort sur son label Real World. 2012 : un nouvel album, « Lang(u)age », chez Universal, où cet inlassable chercheur de sons chante notamment en français et avec deux icônes de la chanson hexagonale, Maxime Le Forestier et Francis Cabrel. Et enfin, « Amonafi », dernier opus, publié chez Cumbancha en 2015.
Difficile d’identifier les ingrédients musicaux utilisés par Daby Touré : c’est là sa magie, une sorte de recette dont le « top chef » garderait le secret. Il y a comme des effluves de musique folk qui porteraient le vent du désert : des senteurs de mélodies qui évoquent les berceuses chantées par des grand-mères soninke mais nous ramènent irrésistiblement vers la Californie ou Paris ; des arômes de textes qui ont la forme de contes ancestraux mais passés au tamis des réalités actuelles.
Jean-Michel Denis [extraits].