Le Pakistan présente des reliefs on ne peut plus contrastés. Dans l’extrême nord, près de la frontière chinoise, se dressent quelques-uns des plus hauts sommets de l’Himalaya. Au sud s’étend le vaste Baloutchistan, souvent désertique, qui empiète sur l’Iran le long d’une frontière dont se jouent les tribus qui ont des cousins de l’autre côté. Au nord, dans la vallée de la Hunza, le paysage a été totalement bouleversé, il y a sept ans par un glissement de terrain qui a entraîné de gigantesques inondations. Parmi les nombreuses victimes, beaucoup n’ont pas retrouvé leur village, qui gît à présent sous un vaste lac aux eaux bleu-vert. Mais rien n’a su anéantir l’immense culture de ce pays, sa musique et ses poètes. Fidèle à sa volonté de parcourir des chemins de traverse, le Théâtre de la Ville fera entendre de nouvelles voix venues du nord et du sud, accompagnées par des instruments aux inflexions aussi mélodieuses que magiques, tels le suroz, une vielle aux cordes pleureuses, ou la double flûte aux rythmes endiablés.

Jean-Pierre Thibaudat