Un oratorio intime et farouche que n’effraie ni la crudité ni la transgression
« J’avance, fragile, sur les tessons de mon passé » : ainsi parle Médée la meurtrière qui, pour les beaux yeux de Jason, a trahi sa patrie. Fasciné, on marche à ses côtés sans l’absoudre ni la haïr, ni la plaindre. Il est vrai que la magicienne, l’orientale répudiée qui rêva d’amour et d’Occident, a pour elle les pouvoirs du langage. On entend le choc des corps tombés, les cris des chambres nuptiales ; on voit le palais de Créon et les enfants conçus avec Jason sombrer dans une piscine. Le texte s’enroule en somptueux zooms et trois mouvements : Genèse, Exil, Retour. Seul, face micro, épaule dénudée tel une amazone, mais en pantalon et chaussures masculines, Jean-René Lemoine porte sa Médée à la hauteur d’un oratorio intime et farouche que n’effraie ni la crudité ni la transgression. Un chant des sirènes envoûtant. Ici amour et exil font entendre leur violent ressac avec une infinie délicatesse.
Odile Quirot
Texte & mise en scène
Jean-René Lemoine
Music
Romain Kronenberg
collaboration artistique
Damien Manivel
Scénographie
Christophe Ouvrard
Lumières
Dominique Bruguière
Assistant lumières
François Menou
Costumes
Bouchra Jarrar
Maquillage
Marielle Loubet
Assistante à la mise en scène
Zelda Soussan
avec Jean-René Lemoine & Romain Kronenberg
mar. 23 janv. 2018
20:30
de 10 à 26 €
mer. 24 janv. 2018
20:30
de 10 à 26 €
jeu. 25 janv. 2018
20:30
de 10 à 26 €
ven. 26 janv. 2018
20:30
de 10 à 26 €
sam. 27 janv. 2018
20:30
de 10 à 26 €