Difficile pour un esquimau de vivre en Amazonie ! Il n’y a pas d’étendues gelées à percer pour jeter son fil à pêche, rien pour construire son igloo et les tribus amazoniennes le voient d’un regard étrange vêtu de ses vêtements volumineux dans ce climat équatorial. Quel choix a-t-il ? S’adapter ou résister ? Cette situation d’extrême fragilité a inspiré Liv Ferracchiati pour Un eschimese en Amazzonia, troisième volet de sa trilogie sur l’identité. Il met l’accent dans ce spectacle métaphorique sur la question du genre. Un esquimau, personne transgenre, s’aventure en terre amazonienne et se retrouve ainsi confronté au regard des autres, c’est-à-dire la société. S’appuyant sur un part d’improvisation, mêlant gestuelle cadencée et lexique musical, il invite à suivre l’évolution de cet être différent dans une société qui a tendance à tout uniformiser, tout dépersonnaliser. Tentant de s’adapter, louvoyant dans un univers étranger dans lequel il ne se reconnaît pas, l’esquimau refuse de se fondre dans la masse, navigue à contre-courant afin d’affirmer son identité. S’apercevant qu’il fait aussi partie des stéréotypes bien codifiés du monde d’aujourd’hui, il devra lutter contre lui-même pour enfin être un personnage à part entière