Deux œuvres de Claude Vivier, l’une de ses plus célèbres, Shiraz, pour piano, et Journal, rare au concert, quintessence de sa poétique, où le rêve et la vie se mêlent : de retour de Bali et de Thaïlande, Vivier se rend en Iran, en 1977, à Shiraz en particulier. Plus tard au Canada, il compose Shiraz, une œuvre pour piano, brillante, virtuose, escarpée, à l’image du « diamant taillé durement » que serait, selon le compositeur, cette ville du sud iranien. Journal, composé la même année, constitue son Journal d’un voyage en Orient. Pourtant, l’Asie disparut tout à fait et le voyage devint celui de l’existence : l’enfance, ses rondes et ses chansons, la figure de la mère et sa quête éperdue, la peur du noir… « Écrire de la musique, c’est essayer de faire comme les dieux. »

Laurent Feneyrou