Wen Hui a 60 ans et elle nous le fait savoir. Sans bougies, certes, mais avec un spectacle tel un bouquet de sensations. Où nous accompagnons la chorégraphe sur son retour aux sources, au village de sa grand-mère, ou encore quand elle se fond dans les images de vieux films progressistes, tournés en noir et blanc dans une Chine encore en transition vers le socialisme. En haut comme en bas de l’échelle sociale, des femmes revendiquaient alors leur indépendance ! À partir de là, tout surprend dans I am 60 : le grand écran devient un voile en mouvement, redoublant de magie, et Wen Hui, qu’on appréciait déjà pour ses créations documentaires à la fois personnelles et politiques, apporte ici une couleur supplémentaire, une danse toute de l’intérieur, fragile et émouvante. « Dans la pensée chinoise, 60 ans est l’âge d’une renaissance », dit-elle. Le bonheur d’y assister est entier.