Le chant populaire et la poésie mystique afghan puisent dans une riche palette musicale, une harmonie de couleurs sonores ou s'entrecroisent les tradition pachtounes, tadjikes, baloutches au hazaras. Les sonorités incisives, métalliques et mercuriennes du luth rubab a trois cordes mélodiques et vingt cordes sympathique, évoquant un pays ou l'univers montagnard de ces peuples a l'inspiration mystique, à la fierté guerrière, se mélange aux premiers raffinements des cours de l'Inde. Le robab est en effet l'origine du luth sarod que l'on retrouvera dans la musique classique d'inde du nord au XIX siècle. Cet instrument est lie intimement aujourd'hui à la personnalité d'Homayoun Sakhi qui, à travers le monde, donne une véritable notoriété au luth afghan. Homayoun Sakhi musicien, chanteur, compositeur un prodige symbole du Renouveau de la musique classique et traditionnelle afghan. Sa musique a déjà conquis le publique du Théâtre de la Ville lors de son premier concert en Europe, il a été programme en 2001. Aujourd'hui vivant aux États-Unis, il a développé son propre style musical, réinterprétant singulièrement le répertoire classique pour luis donner a un nouveau souffle. Toujours à la recherche de la note juste au plus profond de la musique d'improvisation, il défit régulièrement les limites de son répertoire musical et se confronte avec les musiciens de tous horizons.

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Le chant épique kazakh

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Au cœur d’une région dominée par la steppe, le Kazakhstan s’étend des rives de la mer Caspienne aux frontières de l’Ouzbékistan et de la Chine. La tradition musicale kazakhe est la représentation sublimée de son histoire, du mode de vie nomade et de ses espaces infinis, terres de chevauchées et de conquêtes fantastiques. Elle s’incarne dans la dombra, luth à long manche et à deux cordes, qui orne chaque maison kazakhe. Un proverbe dit ainsi : « Un vrai Kazakh, n’est pas un Kazakh ; le vrai Kazakh est la dombra ». Dans cet univers musical, une figure particulière émerge des temps passés : le zhyrau, chanteur épique. Autrefois conseiller des khans, il prédisait à la guerre et incarnait le code moral et spirituel des nomades. Le chant épique est une très ancienne tradition qui allie récits épiques, réflexions philosophiques et contes moraux. La particularité de ce chant, accompagnée à la dombra, est sa tonalité gutturale qui créé le lien entre le zhyrau et les ancêtres (aruakh). Lointain rappel du chant diphonique, cette voix prend son fondement dans le chamanisme. Si auparavant de longs dastan (épopées) étaient chantés dans les campements de yourtes, le répertoire s’est adapté aux changements de la société et comprend des pièces plus courtes, appelées terme ou zhyr - extraits de dastan, traductions en kazakh de textes classiques arabes et persans ou compositions originales empreint de spiritualité et d’éthique. Ulzhan Baïbusynova, originaire de la région de Kzyl-Orda au sud du Kazakhstan, est une des plus grandes zhyrau actuelle invitée à se produire autant au Kazakhstan que dans le monde entier. Baignée par la musique dès sa naissance, elle se mit par elle-même à chanter et à jouer de la dombra à 8 ans. Son talent évident la fit très vite remarquer et elle reçut d’abord l’enseignement de Chamchat Tulepova (1930-2002), une des premières femmes à pratiquer cet art réservé aux hommes. En l’absence de frères, Chamchat reprit la tradition de son père et la transmit ensuite à ses élèves, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle école de chant féminin. Ulzhan continua son apprentissage auprès du célèbre zhyrau, Almas Almatov (1956), qui réactualisa cet art marginalisé à l’époque soviétique. Devenue elle-même maître zhyrau, elle chante les termes classiques et également ses propres compositions. Après avoir dirigé le musée national des instruments de musique à Almaty, Ulzhan est retournée sur ses terres natales afin de transmettre son art à la nouvelle génération.