Des enfants et des rêves sur la scène du Studio de l’Espace Cardin
Les pierres vous donnent des oiseaux. Les oiseaux vous donnent des pensées. Les pensées vous donnent des chapeaux…
Fin d’année en beauté pour l’atelier de théâtre réunissant un groupe d’adolescents de l’Institut Médico-Éducatif Cerep-Phymentin et une classe de CE1 de l'Ecole élémentaire Rampal, dans le 19e arrondissement de Paris.
Ils sont une vingtaine. Garçons et filles. Petits et grands. Elèves de la classe de CE1 de l'Ecole Rampal et adolescents de l’Institut Médico Éducatif Cerep-Phymentin, dans le 19ème arrondissement de Paris. Après une entrée par les travées, en se donnant la main, ils ont pris place au plateau en formant le cercle magique de la piste, prenant le temps de se présenter : « Comment tu t’appelles ? Tu es un garçon ou une fille ? » Un dispositif de chaises deviendra la base d’élan et de repli de leur mouvement chorégraphique. Seul-e, à deux, trois ou davantage, ils viennent jouer leur propre texte, écrit à toutes les mains avec leurs accompagnateurs, éducateurs et enseignants, mis en scène et orchestré par Sandra Faure et Gaële Guillou, comédiennes de la Troupe du Théâtre de la Ville. Elles retiennent leur souffle avec eux. Cette présentation publique dans le Studio de l’Espace Cardin, là où ils ont vu une demi-douzaine de spectacles des plus prestigieux artistes de la création jeunesse, tout au long de l’année, est un événement et un rêve. Cette fois ils sont de l’autre côté de la salle. Sur scène. Sous les projecteurs et le regard des spectateurs, leur famille et leurs amis, des partenaires institutionnels aussi qui ont soutenu ce pari.
Les deux comédiennes ont travaillé avec eux durant toute l’année, animant régulièrement des ateliers à l‘école et à l’IME, composant les spectacles à voir et à analyser, tissant l’approche entre les deux groupes et ces affinités électives perceptibles à l’œil nu. Pour ce grand jour, elles ont composé une ballade à la Prévert, « Quelque chose de joli/Quelque chose de simple//Quelque chose de beau », pour les enfants et pour le public. Elles ont attendu la vitesse ou la lenteur de la révélation des talents. Pour s’exprimer ou manipuler les objets participant à la magie de la création, Moussa ouvre ses bras comme un albatros déploie ses ailes, Julia vous regarde droit dans les yeux, Ali, Victorine, Emilie vous surprennent… Tous vous épatent. Tous sont beaux aujourd’hui. Encore plus que d’habitude. Dans leur propre regard et celui du public.
Lorsqu’ ils ont les mots de la fin :
Les enfants vous donnent des soucis
Les soucis vous donnent des fleurs
Les fleurs vous donnent des oiseaux
Le soleil vous donne de la joie.
La joie !!!
Cette joie collective vous traverse comme un grand soleil.
Marina Da Silva